Les cumulus en bande passante T’exposent la texture des départs mais pas du tien Tu voudrais raccourcir l’attente Ca fait un an que tu chemines en air de rien
Ça fait un an que tu cumules Que tu avances que tu recules les heures, les hémisphères Ça fait un an, ça fait un an Que tu tentes de toucher les éclis lunaires
Et tu te promets à la beauté Même si la peur te bat aux tempes Tu te promets à la beauté Même si ton courage se détrempe Tu te promets à la beauté Que seuls peuvent défendre ceux qui doutent
Il y a tant en toi qui tant pèse Tu vis de rêves et de trapèzes suspendus dans le vide Et sur le fil du faux raccord, Toi tu escorteras l’essor jusqu’aux scènes avides
Et tu te promets à la beauté Même si la peur te bat aux tempes Tu te promets à la beauté Même si ton courage se détrempe Tu te promets à la beauté Que seuls peuvent défendre ceux qui doutent
C’est ce soir, il faut finir Le dictionnaire des définitions est là, posé, ouvert L’épine dorsale à plat sur le dos du lit, sur le lit d’une rivière à sec Tu en es à la page qui porte le mot, qui porte ton âge, aussi Tu brasses l’air Avant ça, tu as tout écrit, tout rempli, avant ça tu savais
Maintenant, ça n’est plus sûr Ça fait un moment que ça n’est plus sûr Un temps que les mots mentent Et que tu ne sais plus bien ce que celui-là veut dire Ça décolle quand ? Et l’envol – quand ? Tu les sais qui scrutent Le cil hirsute, la lave à l’œil La larme au seuil du souvenir Tes vingt ans en éruption
Ton ciel gouache en devenir Ton corps un cherche-son, un cherche-danse Une évidence, un cherche-mieux Ecoute-moi, il est trop tôt pour refermer L’encyclopédie des définitions sages que tu t’étais promis de finir ce soir
Tu as écrit quoi, dis, sous « beauté » ? Tu ne sais pas, pas vrai ? Bien sûr que tu ne sais pas, Et puis pourquoi tu voudrais savoir ? Laisse ouverte la porte, laisser la nuit entrer Dans le corps-à-cordes, le monde frémit encore
Il est trop tôt pour renoncer à la beauté Il est trop tôt pour renoncer tout court