💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃

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Artiste : Louis Aragon
Titre : Comme il a vite entre les doigts passé
Comme il a vite entre les doigts passé
Le sable de jeunesse
Je suis comme un qui n´a fait que danser
Surpris que le jour naisse
J´ai gaspillé je ne sais trop comment

La saison de ma force
La vie est là qui trouve un autre amant
Et d´avec moi divorce
Rien n´est plus amer A qui t´en prends-tu
Plus commun plus facile
Que perdre son temps et le temps perdu
Pourquoi t´en souvient-il
Le hasard fait que j´y pense parfois
Et toujours je m´étonne
Ainsi je fus ainsi j´ai vécu moi
Ce printemps monotone
On n´en peut compter rien d´intéressant
Malgré ses airs baroques
Et je n´ai jamais été qu´un passant
Embourbé dans l´époque
De loin tout ça paraît aventureux
Saoulant blasphématoire
Les nouveaux venus en parlent entre eux

On en fait des histoires
Vous du moins dit-on vous aurez bien ri
Entre les draps du drame
Sûr cela valait d´y mettre le prix
Fût-ce le corps et l´âme
Vous aurez été libres de rêver
Libres comme l´injure
Mais vous regardez nos pieds entravés
Avoir raison c´est dur
Ils rêvent pourtant ces fils d´aujourd´hui
Où toute chose est claire
Et s´ils ont regret c´est de notre nuit
Et de notre colère
Ah le beau plaisir que lire aux bougies
Des choses éternelles
Ils voudraient troquer l´idéologie
Pour l´irrationnel
Ne voyez-vous pas malheureux enfants

Que tout ce que nous fûmes
Se dresse devant vous et vous défend
Le seuil mauvais des brumes
Ce que nous étions nous l´avons payé
Plus qu´on ne l´imagine
Et regardez ceux qui vous foudroyés
Sans coeur dans leur poitrine
Mais qu´espéraient-ils et qui ne vint pas
Quels astres quelles fêtes
De qui croyez-vous ces traces de pas
Des hommes ou des bêtes
Ils s´imaginaient d´autres horizons
D´autres airs de musique
Et vous vous plaigniez vous d´avoir raison
Sur leur métaphysique
Moi j´ai tout donné que vous sachiez mieux
La route qu´il faut prendre
Voilà que vous faites la moue aux cieux

Et vous couvrez de cendres
Moi j´ai tout donné mes illusions
Et ma vie et mes hontes
Pour vous épargner la dérision
De n´être au bout du compte
Que ce qu´à la fin nous aurons été
A chérir notre mal
Le papier jauni des lettres jetées
Au grenier dans la malle