Plus jamais de chambre pour nous, Ni de baisers à perdre haleine Et plus jamais de rendez-vous Ni de saison, d´une heure à peine, Où reposer à tes genoux.
Pourquoi le temps des souvenirs Doit-il me causer tant de peine Et pourquoi le temps du plaisir M´apporte-t-il si lourdes chaînes Que je ne puis les soutenir ?
Rivage, oh ! rivage où j´aimais Aborder le bleu de ton ombre, Rives de novembre ou de mai Où l´amour faisait sa pénombre Je ne vous verrai plus jamais.
Plus jamais. C’est dit. C´est fini Plus de pas unis, plus de nombre, Plus de toit secret, plus de nid, Plus de lèvres où fleurit et sombre L´instant que l´amour a béni.
Quelle est cette nuit dans le jour ? Quel est dans le bruit ce silence ? Mon jour est parti pour toujours, Ma voix ne charme que l´absence, Tu ne me diras pas bonjour.
Tu ne diras pas, me voyant, Que j´illustre les différences, Tu ne diras pas, le croyant, Que je suis ta bonne croyance Et que mon coeur est clairvoyant.
Mon temps ne fut qu´une saison. Adieu saison vite passée. Ma langueur et ma déraison Entre mes mains sont bien placées Comme l´amour en sa maison.
Adieu plaisirs de ces matins Où l´heure aux heures enlacée Veillait un feu jamais éteint. Adieu. Je ne suis pas lassée De ce que je n´ai pas atteint.