Tout aussitôt que je commence à prendre Dans le mol lit le repos désiré, Mon triste esprit, hors de moi retiré, S´en va vers toi incontinent se rendre.
Lors m´est avis que dedans mon sein tendre Je tiens le bien où j´ai tant aspiré, Et pour lequel j´ai si haut soupiré Que de sanglots ai souvent cuidé fendre.
Ô doux sommeil, ô nuit à moi heureuse ! Plaisant repos plein de tanquillité, Continuez toutes les nuits mon songe ;
Et si jamais ma pauvre âme amoureuse Ne doit avoir de bien en vérité, Faites au moins qu’elle en ait en mensonge.