[La Canaille] "Les chants sont plus beaux que les Hommes" disait Nazim Ils sont plus lourds d´espoir, plus magnanimes Ils savent comment viser la cime, éviter l´abîme
Ils savent sonder le temps pour épuiser la rime J´ai grandi, j´ai mûri en écoutant les chants J´ai pleuré, j´ai ri en écoutant les chants J´ai dansé, j´ai compris, j´ai rompu les rangs J´ai pris du gallon et de l´élan en écoutant les chants Depuis, ma langue se délie à l´envie Tue l´ennui d´un débit ralenti Mon métier s´résume à combler le vide À parler aux inconnus quand la musique me guide
[La Canaille] Et on n´s´est jamais vus et peu importe On s´reconnait, ça suffit pour se prêter main forte Un mélange d´intime et d´universel entre nous On sait qu´au fond la frontière est infime On s´ressemble car on partage la même réalité
Tous dans le même bateau, tous à égalité Vogue à l´inconnu, vogue au vent des alizés Avec les mêmes joies, les mêmes rêves à réaliser Les chants n´changeront pas la face du monde, c´est sûr Mais ils nous aident à panser nos blessures C´est ma contribution, ma façon d´m´impliquer C´est de toi, moi, et nos destins imbriqués
[La Canaille] J´suis convaincu qu´ton bonheur contribue au mien Le confort de leurs tours d´ivoire ne me dit rien Besoin d´compagnie, mon équilibre en dépend J´me sens redevable de l´apport des chants C´est une quête dont je m´acquitte quand j´te fais bouger la tête Mes galettes sont faites pour te tailler la bavette
Hey, vas-y, prête l´oreille, ici, ça parle de nous Et, quitte à pousser l´vers, autant le faire debout Je suis d´ceux que le micro attire comme un aimant Un vase communiquant appelé MC communément J´aime la proximité de mon art de rue Et profite d´avoir les mots avant qu´un jour je ne parle plus
[Lucio Bukowski] Des chants dans mes rêves réels, mes échecs, mes gloires Des chants dans le barillet d´une vieille pétoire Durant les instants fades ou les passe-temps d´rades
Dans des larmes, dans des drames, dans des rames de trom´ Des cantos de Dante aux blues de Robert Johnson Les chants me hantent, et je me tempère aux psaumes J´en ai créé à mon tour Mon talisman : un vieux rock décati à mon cou Les rimes peuvent être putes ou belles dévotes Mes chants ne sont qu´une histoire dans celles des vôtres Un truc entre vous et moi, une nuit sur toile Où chacun trouvera de quoi nourrir le vide sous l´toit Mélopée de la ville sur le temps pour des heures Incantation dans la gorge, la rumeur forme les chœurs Le gospel urbain m´a pris depuis l´lycée
Torche un bourbon perdu dans l´un des chants de l´Odyssée Dans la marche, pas de concert d´louanges Un vieux jazz révolutionnaire dans les rouages Préfère le sobre à l´opulence Les chants de Maldoror à ceux des sirènes d´ambulance J´compte plus les fois où ils ont sauvé mon âme J´compte plus les soirs où ils ont braqué mon art Trouver de l´écho chez toi dont j´ignore tout Le temps fait signe à la fosse et la dernière note coule