[Didaï] Nos tranches de vie sont filtrées, rendent les gens chauds Maintenant, on donne des coups d´main à des manchots
Les flûtes, les violons font partie du grand show Tant d´overdose de vide, en vrai, on fait plus grand-chose On fait plus grand-chose, on minimise la vie, les grandes causes Trop d´yeux rivés dans c´jeu miné mais "Dieu est grand", pause Négro à l´attitude de Blancs chauves Les gows ont l´habitude de donner leur boule dans des porns poses Ça fait les beaux dans la débauche Où sont tes proches ? Tu pioches, t´as même pas dix balles dans tes poches Seules les photos nourrissent tes posts Au-delà du tableau, les couches de peinture ont l´air moche L´utopie de la vie d´artiste sous les tropiques à baiser des actrices
Et les larmes pissant de la tise et le visage aussi blanc que les rebords de ta Visa J´suis là à fantasmer l´envie de ta campagne, veux t´évader pour chasser l´ennui Regagner le trafic des grandes villes, tu crois qu´c´est facile, les médias ont bien niqué ta vie Voilà, t´es devenu un mouton docile Cloué au siège où tous tes beaux rêves deviennent impossibles Du coup, sur les réseaux, tu passes ton film Et ceux qui likent te jalousent donc font la même, c´est la loose
[Didaï] Qui t´observe quand tu gamberges ? T´es emballé par tout ce que l´on t´sert Qui t´observe, t´retournes le veau-cer ?
Whoho Qui t´observe quand tu gamberges ? T´es emballé par tout ce que l´on t´sert Qui t´observe, t´retournes le veau-cer ? ...
[Zippo] T´as failli penser un truc, mais non : Ctrl+Z T´enclenches ton mode zen et tu consommes, merde Tu suffoques, t´as confondu ta bonbonne d´air Comprimé avec de l´hélium, tu deviens montgolfière Dans l´ombre, t´observes ce putain d´monde obscène Peuplé de cons, d´obèses et d´autres qui sont trop maigres Ta révolte, elle fonctionnerait p´t-être Si ton veau-cer s´éloignait d´ton phone-tel, mais nan
T´as tellement bouffé d´info´ sans vraiment trouver la foi Maintenant, tu payes des impôts, t´es ce voisin qu´est sympa Tu cherches les sous, les lingots, t´espères encore trouver l´Saint Graal Mais y´a comme un trou dans l´frigo et t´es flingué par tes fringales Tu t´reconnais à peu près mais t´es plus qu´un imposteur Maintenant qu´ton jardin secret pourrait tenir dans un pot d´fleurs Enfile un masque à gaz au cas où t´aurais mal au cœur Tu voudrais pas t’asphyxier avec de l´argent qui a pas d´odeur Il t´reste le picotement dans l´cou que l´étiquette laisse
Et l´tambour de ta machine bouché par des tickets d´caisse Les êtres humains, c´est fini, on est déjà une autre espèce C´est ainsi, t´es né ici, assis dans un open space H24 sous surveillance Du placenta à l´ambulance ; les moutons font leur transhumance Les bergers 2.0 restent vigilants ; terrorisme Et dissidence se mélangent vite donc circulez en silence mais Souriez, vous êtes filmés, courrez vous déguiser vite Et trouvez d´nouvelles idées pour crouler sous les billets verts Vous êtes tous des kisdés qui s´découvrent et tant pis pour les fils des pauvres
Si, tous les jours, les poulets, pour s´défouler, foutent des coups d´pied T´as fait le tour d´la question à t´en faire des nœuds Dans l´intestin plutôt qu´un trou dans le [?], c´est bon Maintenant, tu marches sous un parapluie, même au soleil T´es bloqué dans ce putain d’ascenseur émotionnel
[Didaï] Qui t´observe quand tu gamberges ? T´es emballé par tout ce que l´on t´sert Qui t´observe, t´retournes le veau-cer ? Whoho Qui t´observe quand tu gamberges ? T´es emballé par tout ce que l´on t´sert
Qui t´observe, t´retournes le veau-cer ? ...
[Lucio Bukowski] Je n´trouve toujours pas ma place, comme la bissectrice d´un angle mort De l´école, ne garde que le regard vide d´un cancre morne Dieu fait-il glisser du doigt le monde sur un écran tactile ? Nos seules fenêtres ouvertes surplombent un paysage d´onglets actifs À l´origine, titans ont rétréci dans des récits tristes Donne-leur le vote, ils choisiront le moins pire précipice Deux trous pour les yeux dans le linceul des vies fantomatiques
Je résiste et dis : "Bonjour" aux caisses automatiques Habitus bon marché, sans gluten et nom d´un chien Il n´y a qu´une seule syllabe entre "bondage" et "bon d´achat" Leurs bombes pleines de cheveux tombés trop tôt Forment les bouchons d´un monde parallèle plein de logos Mon chat aime la même musique que quatre-vingt pour cent des gens Les gens aiment la même musique que quatre-vingt pour cent des gens Quatre-vingt pour cent des gens percent des opercules plastiques Deux minutes de cuissons les maintiennent dans un espoir factice Profil mensonger sur Tinder, échangeons nos fluides de corps
Virtuellement, c´est mieux, ta vie n´est qu´un putain de post qu´on like Un emoji rit aux éclats, ajoute-moi, pouce bleu, deux cœurs Un emoji pleure à chaudes larmes, supprime-moi de tes contacts Le tout couvert de carton-pâte, non, Steve Jobs n´est pas ton pote Tout l´monde s´tape de tes états d´âmes, sur Facebook, ne vide pas ton sac Au boulot, personne t’acclame ; tu rentres chez toi : personne à table Sans 3G, t´as pas ta came, cherche ton point G sur Instagram