Quand nous n´aurons plus d´air pur à respirer Et que nos enfants se nourriront de cendre Quand le ciel aura la couleur de la mort Et qu´il ne restera plus d´arbre pour vous pendre
Alors nous irons chérir vos statues Amis du profit, larbins du progrès Pour vous remercier d´avoir fait de la terre Un jardin de mort, un champ dévasté
Quand il n´y aura plus qu´un désert à semer Des graines stériles qui sont notre héritage Quand la mer entière vomira ses marées De larmes plastiques, de corps sur les rivages
Alors nous aurons pour vous une pensée Vous qui étiez si sourds à nos cris d´alerte Vautrés dans l´excès, gavés comme des gorets Alors que le monde allait à sa perte
Quand nous n´aurons plus qu´un sable ébouillanté À offrir comme campagne à nos enfants fantômes
Quand le sol souillé brûlera sous nos pieds Célébrant pour mille ans les bienfaits de l´atome Alors nous irons pisser sur vos tombes Abattre vos statues, brûler vos beaux châteaux Pour vous remercier d´avoir, bourreaux cyniques Envoyé au peuple vos bataillons de flics