Regarde le ciel, regarde comme c´est beau Regarde ma belle, regarde là-haut Regarde la terre, regarde aussi l´eau Les lacs, la mer, la pluie, les ruisseaux
Respire le vent, remplis tes poumons Écoute le temps, savoure les sons Va-t’en dehors trouver des crapauds Regarde plus fort, cherche bien comme il faut
J´t´en prie, ma belle, caresse les cailloux Touche l´essentiel et vois comme c´est doux La vie n´est pas derrière ton écran La vie, tu vois, c´est beaucoup plus grand
Vas-y, courir, puis reviens chez nous Que j´puisse guérir les plaies sur tes g´noux Vois l´horizon, détache tes yeux De c´froid rayon de lumière bleue
Dont t´es junkie, dont tu veux ta dose Pourtant, la vie, c´est tant d´autres choses Mais d´vant les roses, les chênes et les saules
Souvent, tu oses hausser les épaules
L´écran t´appelle, tu es sous hypnose L´écran te gèle, il te met sur pause Et il me bloque avec mon message D´une autre époque, y´ s´moque de mon âge
J´voudrais qu´tu t´soignes en regardant plus Toutes les montagnes, les grandes, les russes Et les forêts, les dunes, les plages La lune qui naît au-d´sus des nuages
L´écran s´allume à l´ombre de tes cils Tu t´accoutumes à c´monde stérile Ce monstre qui t´parle avec des couleurs Qui t’rendent pâle le monde extérieur
L´écran te tient, tu es son disciple
Quand je l´éteins, ta joie se dissipe Ce malotru d´écran veut ta peau Tu perds la vue devant c´qui est beau
Tu perds la vie de façon sournoise Petit à p’tit, ta nuque se casse Et tu veux tant que je te laisse faire Que j´laisse l´écran t´bouffer les paupières
Tu m´dis : « Regarde, regarde maman J´suis pas malade, c´est beau là-dedans Regarde les jeux, regarde comme c´est drôle Ouvre les yeux, hausse pas les épaules
Quand j´me balade au cœur de l´écran C´est vrai qu´j´m´évade en dehors du temps Regarde les formes, regarde la magie C´pas des vrais hommes, c´est pas des vrais cris
Moi ça m´repose d´allumer l´écran Quand ça explose, c´est pas du vrai sang Regarde maman, regarde comme il faut C´qui est inquiétant, c´ pas mes vidéos »