Si je ne te fais pas d´enfant Si je te prends ta descendance Que je me l´étouffe en dedans Comme on étouffe une souffrance Si je nous prends la décision
De me barricader le ventre Et de garder comme en prison Des vies encore inexistantes
Si je ne te fais pas d´enfants Et que cette pièce de trop Que l´on a toute peinte en blanc Qui ne sert même pas de bureau Ne devient jamais de nos vies, jonchée de peluches et de jouets Comme toutes ces chambres de petits, de petits que tu borderais
Si je me garde à l´intérieur Si je m´enfouis comme un secret Ce grand trésor qu´on partagerait si je n´avais pas si peur Si je fais couler ton navire
En couvrant mon oeil de pirate Et qu´nageant contre ton désir, indirectement je te castre
Si je ne te fais pas d´enfant Même si je sais qu´j´en s´rais capable Si j´me débarrassais maint´nant d´ces petits comprimés que j´avale Qui me protègent du miracle que je pourrais bien t´accomplir Si je te défaisais l´embâcle auquel s´accoste ton plaisir
Si je ne te fais pas d´enfant Si j´hésite tant à plonger C´est que je connais l´océan dans toutes ses plus sales marées C´est que j´ai déjà consolé l´enfant d´un autre capitaine
Un que la vague à emporté Un qui a légué trop de peine
Si je ne te fais pas d´enfant C´est que la trouille me submerge Moi qui pourtant voudrais tellement En voir naître un sur notre berge
Si je ne te fais pas d´enfant C´est que j´ai peur de notre amour L´amour peut bien durer longtemps Mais un enfant, ça dure toujours