Le Lion n´a pas de visage, pour ne pas effrayer. L´homme en face qui depuis des âges, cherche à l´approcher. Elle s´avance à pas de mirage, sa majesté, L´homme en face figé de courage, fait un pas plus discret.
Est-ce le prince qui apprivoise le renard ou l´inverse ? Qui va vers l´autre dans cette histoire ?
Le Lion n´a pas de visage ? Mauvais présage ! Pas d´âge ? Mauvais cépage ! Enfant sauvage, galette, dommage, gâchis, rivage ! Non ! Quand je te regarde, je vois un homme qui se regarde dans un miroir, et qui me voit. Si tu as peur du noir, c´est parce qu´on y voit ce qu´on veut voir, tu vois ?
Je t´assiste, mais mon cher maître tu m´attristes, et sombre dans les zones d´ombres de mon dévisage, ce trou noir.
Je reviens vite quand tu dors, avec mon vide je te mords. Te prendre ou te perdre ? Tes cendres ou tes cernes ? Ta viande ou tes veines ? Un songe, une peine, voilà !
Pose ces allumettes ! L´âme est extrêmement inflammable ! Tu croyais te connaître ? Approche, pauvre misérable ! Ou ta vie ne sera que le soupir, du souffle de mon empire ! Je pourrais me compromettre : la bête contre son maître.
Tu sais, les époques jouent des coudes mais les rois restent malheureux.
Je suis le fruit pas le stigmate, ou peut-être un peu des deux ? Je cherche aussi le sommeil, et tant que tes cils s´emmêlent, drôle de phénomène, Je serais là.
Est-ce le prince qui apprivoise le renard ou l´inverse ? Qui va vers l´autre dans cette histoire ?
Le Lion est un géant, il sort de l´ombre calmement. L´homme en face ne se sent pas si grand, il se tient droit, tremble dedans. Le Lion s´approche en face de l´homme : ils pourraient presque se toucher. Son visage est toujours comme s´il ne voulait pas l´effrayer.
Sa crinière brune devient blonde, et l´homme comprend. S´il a eu peur ce n´est que de son ombre depuis tout ce temps.