Elle mit ses affaires dans un sac en toile, Un petit flacon de verre, ce parfum qu´elle aime tant porter Puis enlever la terre et rembourrer de paille Ses vieux sabots qui au loin l´ont emportée
Les cheveux longs et lisses, cachés dans un bonnet Les yeux pleins de malice, prêts à commettre les faits Une allure de délice, mieux qu´un trésor un coffret Au cou un joli pendentif qui ferait parler un secret Elle entend les pas lisses qui viennent de la forêt De ces filles de ces fils, ainsi perdus à jamais Victimes des maléfices, dont le village connaît Quand il vécu des sacrifices afin de connaître la paix
Mais la jeune fille sait bien, elle qui a tant écouté
La nature en son sein s’ébruite de l´autre côté Elle qui sait comment plaire à toutes ces âmes égarées Allongée près des pierres sacrées qui un jour ont été levées Elle se demande encore si la beauté est ici Et si, ce simple décor ne peut être que maudit "A la vie, à la mort" qu´elle dit les yeux tout mouillés Je ferais de mon corps ce que je veux, c´est ainsi décidé
Elle mit ses affaires dans un sac en toile, Un petit flacon de verre, ce parfum qu´elle aime tant porter Puis enlever la terre et rembourrer de paille Ses vieux sabots qui au loin l´ont emportée
Ce jour-là était gris, un de ces jours pleins de brume Dans le froid sous la pluie, un peu plus loin dans les dunes Elle est restée la nuit, pour reprendre la coutume Autour du feu la louve ici, pouvait seule pleurer à la lune Elle parla à la terre, lui confessant sa douleur Se livrant toute entière, ouvrant son cœur et ses peurs "Je ne sais pas ma mère, si je suis à la hauteur, Le don que j´ai ne peut pas plaire à tous ces hommes inquisiteurs"
Puis l´aube s´est levée, et elle est enfin rentrée
Les cheveux tout mouillés, le regard déterminé Elle m´a dit sans bouger : "Écoute-moi mon aimé Je pars de ce pays, mais je ne pourrais jamais t´oublier...
Elle mit ses affaires dans un sac en toile, Un petit flacon de verre, ce parfum qu´elle aime tant porter Puis enlever la terre et rembourrer de paille Ses vieux sabots qui au loin l´ont emportée
J´ai compris que plus tard, qu´elle voulait nous protéger Que même des remparts, n´auraient pas pu nous sauver Ces croyants sur le tard, semblaient trop déterminés Leur feu éclairait tel un phare, les païens qu´étaient aveuglés
Mais je la sens toujours, tout près de moi au village Passant aux alentours, souvent derrière des nuages Et ce parfum d´amour, dans le vieux site des sages Je la revoie le jour où elle m´a dit qu´ici rien n´est en cage
Elle mit ses affaires dans un sac en toile, Un petit flacon de verre, ce parfum qu´elle aime tant porter Puis enlever la terre et rembourrer de paille Ses vieux sabots qui au loin l´ont emportée (x2)