Les druides ont chanté quand enfin s´est levé le soleil en plein centre des pierres Une brume posée ne voulait pas bouger, juste derrière, dans la grande clairière Et après quelque temps, la voilà transpercée par un magnifique jet de lumière
Qui arriva au pied de ces hommes appréciés, qui sonnait la fin de cet hiver Ils ont pris un mouton et ils l´ont égorgé, récupérant son sang pour en faire Un trait rouge marqué sur le front des aînés, qui semblaient disposés et si fiers À accepter l´idée que les dieux pensaient à nous faire retrouver les jours clairs Je n´étais qu´un enfant, et pourtant, j´ai prié en faisant la fierté de mon père Tout était si beau La lumière venait chauffer ma peau Je n´avais que faire de mon fardeau Cette humidité sur mon manteau Quand j´ai voulu regarder plus haut Juste au-dessus de ce grand tombeau J´ai vu, posé là, près des flambeaux Un grand et magnifique corbeau
Qui me regardait la tête penchée d´un côté, et d´une drôle de manière Était-ce un dieu venu me divulguer la présence d´une âme éphémère ? Il m´a observé pendant un bon moment en donnant l´impression volontaire Qu´il voulait chuchoter au creux de mes tourments un avenir rempli de mystères
Et il rit de nous Le messager des grands jour Perché au-dessus de nos âmes Danse le corbeau Et il se foule Riant de nous pour toujours Planté là, comme le marteau Flamme, chante le corbeau
La tribu entière se sentait soulagée d´avoir passé des mois de misère Et nos pieds gelés sur cette herbe mouillée ne serait plus bientôt un calvaire Le soleil levé avait maintenant poussé en effaçant le peu de frontières Tel une fleur éclairée, prêt à tout éveiller, ceux qui êtes impatients sur la Terre Je regardais encore cet immense oiseau qui voulait pas lâcher l´affaire Bien posé, et si beau flamboyant, sur son dos, une trace si peu ordinaire Quelques plumes abîmées ou coupées d´un couteau (?) venu d´un autre âge Une marque forgée dont les runes savent trop qu´elle peut transporter mauvais présage Quand mon père m´a pris par la main J´ai compris que c´était bien la fin
De la cérémonie de nos anciens Maintenant qu´est arrivés l´eau et le pain Des cornes d´hydromel et de bovins Le sourire aux lèvres des vieux devins Sachant que le geai partait enfin Et que personne n´était mort de faim Pourtant, cet animal resté planté comme une pierre déposée, mais légère Au-dessus du dolmen éclairé maintenant par la joie, la lumière de mes frères Il a continué à ne pas trop bouger, comme pendant les rites et les prières Continuant d´observer la danse envenimées de toute une tribu qui espère
Et il rit de nous Le messager des grands jour Perché au-dessus de nos âmes
Danse le corbeau Et il se foule Riant de nous pour toujours Planté là, comme le marteau Flamme, chante le corbeau
Quand tout à coup, le corbeau a bougé Il prit de l´élan afin de s´envoler Poussant sur ses pattes, il s´est tourné doucement et j´ai eu un moment pour mieux le regarder Son dos était marqué du signe d´un dieu qu´on avait consulté il y a des années Celui du tonnerre, de la guerre, et du feu, dont la fille était notre déesse attitrée Je me suis posé la question, un moment, si c´était vraiment son messager Et pourquoi avoir laissé passer tant de temps cette matinée à m´observer
J´ai compris plus tard, une fois devenu grand, le message que ce dieu m´a donné Je n´avais pas de femme et encore moins d´enfants, bien trop jeune pour comprendre les pensées (?) touchant l´âme des gens et qui ne s´était jamais trompé Le vieux père de Dana m´a fait chef du clan après une terrible épopée
Et il rit de nous Le messager des grands jour Perché au-dessus de nos âmes Danse le corbeau Et il se foule Riant de nous pour toujours Planté là, comme le marteau Flamme, chante le corbeau Et il rit de nous
Le messager des grands jour Perché au-dessus de nos âmes Danse le corbeau Et il se foule Riant de nous pour toujours Planté là, comme le marteau Flamme, chante le corbeau