Je roule tout droit sur le périph´, depuis des heures J´ai mis pleins phares pour qu´en face ils voient pas qu´je pleure Sur le pare-brise la crasse vient à bout des mes essuies-glaces
Portes et fenêtres condamnées, accélérateur bloqué Je regarde ma vie défiler Mille lumières, autant d´enfers, qui se croisent et se toisent et me ratiboisent Et je vois un mur au loin, qui recule à mesure Et je sais qu´un jour viendra où le mur s´arrêtera
Mais il n´est pas de marche arrière, encore moins sur le boulevard circulaire Tête à queue sans queue ni tête où les radars immortalisent mon cafard La grande spirale du râle m´engloutit, je navigue aveugle sous la pluie Ondulant les vagues filantes encornées de brumes déchirées d´étoiles d´Irlande Entre les gros tonnages qui font barrages
Les marées noires qui croient m´avoir Je joue des coudes et roule à plein pot C´est pas ce soir qu´ils auront ma peau Je roule tout droit sur le periph´ depuis des heures
Deux cent à l´heure je me sens bien Je n´ai pas peur je roule vers mon destin Les gyrophares nécrophages arriveront toujours trop tard pour ramasser mes dérapages Mais je vois un mur au loin qui recule à mesure Et je sais qu´un jour viendra où le mur s´arrêtera