Assis sur un fagot, une pipe à la main, Tristement accoudé contre une cheminée, Les yeux fixés vers terre, et l´âme mutinée, Je songe aux crautés de mon sort inhumain.
L´espoir qui me remet du jour au lendemain, Essaye à gagner temps sur ma peine obstinée, Et me venant promettre une autre destinée, Me fait monter plus haut qu´un Empereur Romain.
Mais à peine cette herbe est-elle mise en cendre, Qu´en mon premier estat il me convient descendre, Et passer mes ennuis à redire souvent :
Non, je ne trouve point beaucoup de différence De prendre du tabac à vivre d´espérance, Car l´un n´est que fumée, et l´autre n´est que vent.