Accueil  đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales

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Artiste : Marc-Antoine Girard de Saint Amant
Titre : La nuit
(extraits)

Paisible et solitaire Nuit,
Sans Lune et sans Étoiles,
Renferme le Jour qui me nuit

Dans tes plus sombres voiles ;
Hùte tes pas, Déesse exauce-moi,
JÂŽaime une Brune comme toi.

Ha ! voilà le jour achevé,
Il faut que je mÂŽapprĂȘte ;
LŽAstre de Vénus est levé
Propice Ă  ma requĂȘte ;
Si bien quÂŽil semble en se montrant si beau
Me vouloir servir de flambeau.

LÂŽartisan las de travailler,
Délaisse son ouvrage ;
Sa femme qui le voit bĂąiller
En rit en son courage,
Et lÂŽoeilladant sÂŽapprĂȘte Ă  recevoir
Les fruits du nuptial devoir.

Les Chats presque enragés dŽamour,
Grondent dans les gouttiĂšres ;
Les loups-garous fuyant le jour
Hurlent aux CimetiĂšres :
Et les Enfants transis dÂŽĂȘtre tout seuls,
Couvrent leurs tĂȘtes de linceuls.

Le Clochetteur des trépassés
Sonnant de rue en rue,
De frayeur rend leurs coeurs glacés,
Bien que leur corps en sue ;
Et mille Chiens oyant sa triste voix
Lui répondent à longs abois.

Ces tons ensemble confondus,
Font des accords funĂšbres,
Dont les accents sont épandus
En lŽhorreur des ténÚbres

Que le Silence abandonne Ă  ce bruit
Qui lŽépouvante, et le détruit.

Tous ces vents qui soufflaient si fort
Retiennent leurs haleines,
Il ne pleut plus, la foudre dort,
On nÂŽoit que les fontaines,
Et le doux son de quelques luths charmants
Qui parlent au lieu des Amants.

Je ne puis ĂȘtre dĂ©couvert,
La Nuit mÂŽest trop fidĂšle ;
Entrons, je sens lÂŽhuis entrouvert,
JŽaperçois la chandelle ;
Dieux ! quÂŽest ceci ? je tremble Ă  chaque pas,
Comme si jŽallais au trépas.

Ô toi ! dont l’oeil est mon vainqueur,

Sylvie, eh ! que t’en semble ?
Un homme qui n’a point de coeur
Ne faut-il pas qu’il tremble ?
Je n’en ai point, tu possùdes le mien ?
Me veux-tu pas donner le tien ?