Comme dans un film noir : Un homme dans une gare La caméra s´éloigne le long des voies ferrées Retour vers l´homme, un train l´emmène Un fondu enchaîné sur un visage ridé :
Une vieille dame se maquille Dissimule ses rides Si le film est muet Tout se lit dans les gestes De son double, plus jeune, tiraillé d´Est en Ouest Elle semble vouloir se décrocher Mais disparaît dans la poussière Un plancher de musée s´écroule sous le poids Des trésors d´autrefois
Pieds et poings liés Les cités se succèdent Pieds et poings liés Le film s´accélère Jusqu´au point de rencontre De la ligne de sa main Et la ligne de mire trop précise
D´un prochain lendemain... Où commence la mort lente
Amsterdam et Bruxelles Seul, le souvenir de Brel Et Berlin Rien de plus qu´un nouveau zoo humain Redescendu vers Prague Et sa sœur Budapest Et les suicides en masse Et l´odeur de la peste Vienne(nt) mes espoirs déçus Au goût amer Rome !
J´ai pris le premier train Ai-je eu tort ou raison ? Et les fêtes latines qui n´en finissaient plus
Le premier train, qu´importe la destination ! À travers les pays de pluie Les longs tunnels de l´exil Les quatorze stations d´un périple sans exit
Pieds et poings liés Les cités se succèdent Pieds et poings liés Le film s´accélère Jusqu´au point de rencontre De la ligne de sa main Et la ligne de mire trop précise D´un prochain lendemain... Où s´endorment les rêves