Au mois de mai j’avais le coeur si grand Que pour l’emplir je me suis en allée Cherchant l’amour sans savoir quelle allée, Pour le rencontrer, quel chemin on prend…
Rouge-gorge, au fond du bois incolore, Au bout des sentiers dont il te souvient, Du printemps, sais-tu s’il en reste encore ? L’hiver vient…
J’allais, j’allais. Où trouver de l’amour ? Au bas de la côte, au faîte, derrière ? Au fond du bois, au bout de la rivière ? Ici, là-bas, à ce prochain détour ?
Rouge-gorge, au fond du bois incolore, Au bout des sentiers dont il te souvient, De l’été, sais-tu s’il en reste encore ? L’hiver vient…
Quand je le vis, je n’osai pas à temps M’en approcher ou lui faire une avance;
Je l’attendais ouvrant mon coeur immense… Il n’est tombé qu’une goutte dedans…
Rouge-gorge, au fond du bois incolore, Au bout des sentiers dont il te souvient, Du soleil, sais-tu s’il en reste encore ? L’hiver vient…
Est-ce là tout, cette goutte, est-ce tout ? Je voudrais bien recommencer l’année, La goutte d’eau qui m’était destinée, Je voudrais bien la boire encore un coup…
Rouge-gorge, au fond du bois incolore, Au bout des sentiers dont il te souvient, Des feuilles, sais-tu s’il en reste encore ? L’hiver vient…
Est-ce bien tout ? Peut-être, dans un coin Que j’oubliai, peut-être avant la neige, Un peu d’amour encor le trouverai-je, Peut-être ici, peut-être un peu plus loin…
Rouge-gorge, au fond du bois incolore, Au bout des sentiers dont il te souvient, Du bonheur, sais-tu s’il en reste encore ? L’hiver vient…