Seul, il joue au jardin Il est insouciant Ce n´est qu´un enfant Il s´élance en courant Referme la main
La mouche est dedans Il joue, il rit La mouche est à lui Et il lui arrache Les ailes, il est si petit
Toi qui lis les journaux Qui as des idées Sais-tu regarder Ces choses qui Sont si naturelles Qu´on oublie souvent Qu´elles sont cruelles ?
Dans le grand camion noir Les chevaux finis Ont déjà compris C´est vers les abattoirs
Que l´homme insouciant Les mène ce soir C´est son métier Il n´est pas méchant Mais il frappe, il crie En les poussant dans la nuit
Toi qui veux la justice Et qu´elle se bâtisse Dans tous les pays Ces choses qui Sont si naturelles Vois-tu seulement Combien c´est pareil ?
Le chômeur humilié Et qu´on ne plaint pas Tant qu´il peut manger
Le prisonnier perdu Par des mots savants Qu´il ne comprend plus On a pitié On en parle un peu Et ça nous rassure On veut croire que ça va mieux
Ce cri d´enfant battu On l´a entendu Mais on n´a rien dit Ce vieux dans un couloir Sur de vieux journaux Qui a peur du noir Ils sont si près Qu´on ne les voit pas Et puis, on s´en va Pour pleurer au cinéma
C´est une même guerre Une même misère On les voit partout Ces choses qui Sont si naturelles Qu´on oublie souvent Qu´elles sont cruelles
Seul, il joue au jardin Il est insouciant Ce n´est qu´un enfant Il s´élance en courant Referme la main La mouche est dedans Il joue, il rit La mouche est à lui Et il lui arrache