Je n´ai pas le téléphone Et tu ne m´écris jamais Je descends pour t´appeler En bas, c´est l´automne
La cabine est sur la place J´entends longuement sonner Tu n´es pas encore rentré Des écoliers passent
Je vois à travers La cabine en verre Circuler tous ces gens Qui s´en fichent éperdument De savoir que je t´attends Je vois les gamins Rentrer des jardins Vers la lampe du soir J´essaye de te rappeler Tu es en retard
Tu finis à six heures trente Et j´ai peur d´un accident
Peur que tu n´aies pas le temps Peur que tu me mentes
Entourée de tout ce monde Et si seule cependant Je te rappelle en tremblant Que tu me répondes
Je vois à travers La cabine en verre Tous ces gens fatigués Marchant sans me regarder Se dépêchant de rentrer Je vois les bistros Baisser leurs rideaux Comme pour me repousser Je vais encore rappeler Et j´entends "Allô ?"
Et dans la cabine en verre Tu me dis que c´est fini Qu´on peut rester bons amis Que c´est pas la guerre
Dehors, un couple s´embrasse Et je voudrais bien pleurer Déjà quelqu´un vient frapper Pour prendre ma place