Deux cinzanin un martino et un pastis rival Un mal aux pieds, un´ veste usée au tarif syndical Garçon d´café c´est un métier parfait´ment honorable
Trois cafés crème, un thé citron, un demi panaché Voyez terrasse, un coup d´torchon, et toujours mal aux pieds Toujours marcher pour n´arriver jamais qu´au bout de la journée Et dir´ qu´avec ces kilomètr´s j´aurais pu voir la mer,la mer, la mer, J´aurais pu fair´la guerre et revenir couvert de gloire.
Mais toi qui causes, est-ce que tu oses Et dir´ qu´au lieu d´me crever à porter des chopes J´aurais marché tout droit je serais à Détroit Comme tous ces jeun´s qui font du stop Faudrait que j´essaie c´est dans mon horoscope
Deux amoureux, un vieux monsieur, une dame avec son chien Et avec ça ? la verse pour deux ! votre mari va bien ? Gens du quartier, faut leur parler Faut toujours être aimable Un verre de rouge, un coup d´cafard, un ras-le-bol pour deux Je vasi je viens il n´faut pas croir´ pour ça que j´n´ai pas d´yeux S´ils vienn´nt rêver dans mon café C´est qu´ils ont tous la même idée
Et dire qu´avec ces kilomètres j´aurais pu voir La mer, la mer, la mer, ou seul´ment la rivière Et rev´nir avec une histoire Qu´on se répète et qu´on regrette. Et dire qu´au lieu d´aller d´la terrasse au comptoir
J´aurais roulé ma bosse, j´s´rais à Saragosse J´peux quand même pas me fair´ clochard Mais il me semble qu´j´ai dû me faire avoir...