- Ah, mesdames et messieurs C´est vraiment ennuyeux Qu´il y ait tant de choses ici-bas Qu´on ne s´explique pas Moi qui veux tout savoir
Ça fait mon désespoir Mais j´aperçois m´sieur Chevalier Qui va p´t-être me renseigner
Dites-moi, m´sieur Chevalier - Quoi donc ? - Oh, monsieur Chevalier - Quoi donc ? - Pourquoi donc à la surface de la Lune N´y a-t-il aucun habitant ? Ça m´intrigue depuis longtemps Dans la nature, ce doit être une lacune
- Mam´zelle Vallée Mam´zelle Vallée C´est que s´il y avait des hommes dans la Lune Quand elle n´est plus qu´un croissant Il faudrait qu´ils fichent le camp
- C´est bien vrai, ça, monsieur Chevalier ? - C´est bien vrai, mam´zelle Vallée
- Dites-moi, m´sieur Chevalier - Quoi donc ? - Oh, monsieur Chevalier - Mais quoi donc ? - Pourquoi donc sur tous les clochers des églises À Saint-Paul comme à Saint Roch Met-on tout le temps un coq ? Dites-moi cela d´une façon précise
- Mam´zelle Vallée Mam´zelle Vallée C´est que mettre une poule serait une bêtise Car les œufs qu´elle pondrait En tombant se casseraient
- C´est bien vrai ça, monsieur Chevalier ? - C´est bien vrai, mam´zelle Vallée
- Dites-moi, m´sieur Chevalier - Quoi donc ? - Oh, monsieur Chevalier - Oh mais quoi donc ? - Pourquoi donc quand un jeune homme se marie Ne le laisse-t-on pas dormir Avec l´objet d´ ses désirs Avant d´ prononcer le oui à la mairie ?
- Mam´zelle Vallée Mam´zelle Vallée C´est que s´il dormait avant près d´ sa chérie Désabusé, très souvent Pour toujours il foutrait l´ camp - C´est bien vrai ça, monsieur Chevalier ?
- C´est bien vrai ça, m´zelle Vallée
- Dites-moi, m´sieur Chevalier - Quoi donc ? - Oh, monsieur Chevalier - Mais quoi donc ? - Pourquoi donc a-ton fait venir tous ces phoques Qui, au Casino d´ Paris De Dorville imitent le cri ? Moi, je trouve cette idée plutôt baroque
- Mam´zelle Vallée Mam´zelle Vallée C´ qui vous suffoque en ces phoques n´a rien de loufoque Ils sont v´nus là parce qu´au pôle Il n´y a pas de music-hall ! - C´est bien vrai ça, monsieur Chevalier ?
- C´est bien vrai ça, m´zelle Vallée
- Dites-moi, m´sieur Chevalier - Quoi donc ? - Oh, monsieur Chevalier - Mais quoi donc ? - Pourquoi donc les demoiselles encore innocentes Ont-elles, à certain moment, Le besoin de crier "Maman !" D´une voix que je qualifierai d´ mourante ?
- Mam´zelle Vallée Mam´zelle Vallée C´est que ces jeunes filles sont tout à fait prudentes Si elles appelaient leur papa Elles se doutent qu´il ne viendrait pas ! - C´est bien vrai ça, monsieur Chevalier ?
- C´est bien vrai ça, m´zelle Vallée
- Dites-moi, m´sieur Chevalier - Quoi donc ? - Oh, monsieur Chevalier - Oh mais quoi donc ? - Comment faites-vous quand une demoiselle Qui a peur pour sa vertu Un jour vous a défendu De remettre désormais les pieds chez elle ?
- Mam´zelle Vallée Mam´zelle Vallée Je n´ remets jamais les pieds chez la cruelle Mais si j´y retourne un matin Alors là, j´y mets les mains - C´est bien vrai ça, monsieur Chevalier ? - C´est bien vrai, mam´zelle Vallée
- Dites-moi, m´sieur Chevalier - Quoi donc ? - Oh, monsieur Chevalier - Oh mais quoi donc ? - Comment donc, quand une personne vous rase Peut-on intelligemment Lui faire sentir poliment Indiquez-moi le moyen ou bien la petite phrase ?
- Mam´zelle Vallée Mam´zelle Vallée Je vous remercie de me fournir cette occase On fait simplement comme ça : (il salue de la main) Et du pied gauche on s´en va ! (il sort) - Non ? C´est bien vrai, monsieur Chevalier ? - C´est bien vrai, mam´zelle Vallée