Quand j´étais petit, j´étais un peu taquin Et je n´ faisais que des tours de coquin Chez l´épicier, j´ mélangeais, c´est insensé Les haricots avec les pois cassés J´ tirais les sonnettes de la rue Fessart
Tant qu´une concierge me mit son pied que´qu´ part En me traitant d´ polisson et d´ malotru Fièrement, je lui ai répondu
On n´ m´a jamais parlé comme ça Madame, Madame Je vous préviens que ça fera Des drames, des drames Mon père qu´est sergent d´ ville N´a pas l´humeur facile On n´ m´a jamais parlé comme ça J´ m´en va le dire à papa
Pas plus tard qu´hier dans une allée du bois Une dame disait à son p´tit pékinois "Qui qu´est mon zozor et mon amour chéri ? Qui qu´est beau, qui qu´est sage, qui qu´est joli ?
Allons, j´aime ta p´tite gueugueule, tes pieds en tire-bouchon Et ta p´tite queue aux mouvements folichons" À cette personne qu´avait pourtant bien bon cœur J´ai dit soudain avec rancœur
On n´ m´a jamais parlé comme ça Madame, Madame Je trouve cette injustice-là Infâme, infâme Pour moi qui suis sensible Oh ! c´est une chose très pénible On n´ m´a jamais parlé comme ça Quand est-ce que ça m´arrivera ?
Entre cinq et sept, j´emmenai la dame au chien Dans mon p´tit rez-de-chaussée d´ la rue Bayen
J´ l´avais installée su´ l´ divan d´ mon studio Et j´ lui faisais écouter la radio Mais comme la lumière l´intimidait un peu J´ fermai les rideaux pour qu´on soit bien mieux Et sans rien dire, je l´embrassais plein d´ardeur Elle criait au bout d´un quart d´heure
Oh, on n´ m´a jamais parlé comme ça Oh, Maurice, oh oh oh, Maurice ! Non mais, chéri, chéri, alors là, tu peux dire Tu peux dire que t´en as, oh, t´en as du vice Mon Dieu, qu´ t´en as du vice ! Écoute, écoute, t´as su, t´as su trouver la phrase Non mais qui me met, qui me met, qui me met en extase Oh, oh, on n´a jamais parlé comme ça Dis, dis, jure-moi que tu recommenceras !