C´était un trottin et un très grand Sammy Qui s´étaient connus au Casino d´ Paris En écoutant jouer tous les airs Que d´ New York rapporte Monsieur Salabert Toutes ces musiques énervaient le trottin
Et quand le Sammy lui dit "J´ai le béguin" La p´tite sut pas résister Elle avait l´ cœur chaviré Ils échangèrent leurs premiers baisers
Sur un air américain Oui, un air qu´elle aimait bien Bien fait pour faire penser à l´amour Très enlevé, ni trop long ni trop court Gentiment les amoureux Fredonnaient, le cœur joyeux, Un duo d´amour très libertin Sur un air, un air, un air américain
Le p´tit trottin revint chez sa maman Le coeur tout en joie et, naturellement, Elle dit "Maman, je suis casée Mon beau Sammy m´a juré de m´épouser"
Sa maman lui dit "Qu´il vienne donc me voir" Et le grand Sammy rappliqua le même soir On le fêta aussitôt Le p´tite se mit au piano Et toute la famille dansa bientôt
Sur un air américain Oui, un air qu´elle aimait bien Bien fait pour faire penser à l´amour Très enlevé, ni trop long ni trop court En jouant la p´tite chanson La jeune fille, rouge d´émotion, Se disait "Je crois qu´ j´ai mis la main Sur un air, un air, un air américain
Bref, ils s´épousèrent comme dans les romans Ce fut un mariage tout c´ qu´il y a d´épatant À l´église, les jazz-bands pleins d´entrain
Jouèrent des rag-times et de joyeux refrains Et, le soir venu, ils s´ couchèrent tous les deux Près d´ sa p´tite femme, le Sammy fut heureux Et le p´tit trottin d´ Paris Passa la plus belle des nuits Car jusqu´au matin elle dormit
Sur un air américain Oui, un air qu´elle aimait bien Bien fait pour faire penser à l´amour Très enlevé, ni trop long ni trop court Elle rêvait qu´ très fatiguée Afin de se reposer Elle faisait dodo jusqu´au matin Sur un air, un air, un air américain