Tu viens au temps des cerises, tu t´en vas sans les cueillir. Tu te balades, indécise chez les sans-chemises Mais qui veut te retenir, dans le ruisseau, s´enlise.
On te dit fière et farouche, suffit d´un coup de canon Pour qu´aussitôt, tu te couches sous un homme louche Qui nous tue en ton nom.
Liberté, tu n´es pas sérieuse. Liberté, t´as déjà vu des vies heureuses que l´on vit solitaire? Oh! Liberté, t´es pas fidèle. Surveille un peu tes ailes, Liberté sur terre.
Pendant que t´ornais ta pique avec la tête d´un roi On te gravait, magnifique, pour la République Aux murs des commissariats, ris pas, c´est pas comique. Toi, que l´esclave rachète, toi, dont on fait des statues
Toi, que l´on chante à tue-tête dans les jours de fêtes Réponds-moi, où es-tu?
Liberté, tu n´es pas sérieuse. Liberté, t´as déjà vu des vies heureuses que l´on vit solitaire? Oh! Liberté, t´es pas fidèle. Avec ou sans tes ailes, Liberté sur terre.
C´est pas la faute à Voltaire, c´est pas la faute à Rousseau. Ceux qui t´ont vue, petite mère, en tenue légère Te baigner dans le ruisseau, ils sont tombés par terre, par terre.