Ô vous, les arracheurs de dents, Tous les cafards, les charlatans, Les prophètes, Comptez plus sur oncle Archibald Pour payer les violons du bal
A vos fêtes... A vos fêtes...
En courant sus à un voleur Qui venait de lui chiper l´heure A sa montre, Oncle Archibald, - coquin de sort ! - Fit, de Sa Majesté la Mort, La rencontre... La rencontre...
Telle un´ femm´ de petit´ vertu Elle arpentait le trottoir du Cimetière, Aguichant les homm´s en troussant Un peu plus haut qu´il n´est décent Son suaire... Son suaire...
Oncle Archibald, d´un ton gouailleur, Lui dit : "Va-t-en fair´ pendre ailleurs Ton squelette ... Fi ! des femelles décharnées ! Vive les bell´s un tantinet Rondelettes ! Rondelettes !"
Lors, montant sur ses grands chevaux, La Mort brandit la longue faux D´agronome Qu´elle serrait dans son linceul, Et faucha d´un seul coup, d´un seul, Le bonhomme... Le bonhomme...
Comme il n´avait pas l´air content,
Elle lui dit : "Ça fait longtemps Que je t´aime... Et notre hymen à tous les deux Était prévu depuis l´jour de Ton baptême... Ton baptême...
"Si tu te couches dans mes bras, Alors la vi’ te semblera Plus facile... Tu y seras hors de portée Des chiens, des loups, des homm´s et des Imbéciles... Imbéciles...
"Nul n´y contestera tes droits, Tu pourras crier : Viv´ le roi ! Sans intrigue...
Si l´envi’ te prend de changer, Tu pourras crier sans danger : Viv´ la ligue ! Viv´ la ligue !
"Ton temps de dupe est révolu, Personne ne se payera plus Sur ta bête... Les "Plaît-il, maître ?" auront plus cours, Plus jamais tu n´auras à courber la tête... la tête... Et mon oncle emboîta le pas De la bell´, qui ne semblait pas, Si féroce... Et les voilà, bras d´ssus, bras d´ssous, Les voilà partis je n´sais où Fair´ leurs noces...
Fair´ leurs noces...
Ô vous, les arracheurs de dents, Tous les cafards, les charlatans, Les prophètes, Comptez plus sur oncle Archibald Pour payer les violons du bal A vos fêtes... A vos fêtes...