Je sais, quand on passe la Loire On sent déjà cette insidieuse douceur de vivre Alors tout en bas, j´imagine qu´en Italie, au sud de l´Espagne D´avoir tout l´ temps du soleil qui vous accompagne
Ça doit faire pour l´équilibre Et pour le moral Comme une île natale
Certains construisent leur bateau et partent sur les mers Pour ne plus voir que l´horizon recourber la Terre Je comprends bien cette fringale de tout embrasser En berçant toute cette nostalgie, ne faire que passer Y a sûrement des tas d´endroits où je serais heureux Suffirait d´un vol D´un soudain ras-le-bol
Oui, mais ma vie est ici
Et pourtant je n´y suis même pas né Mais c´est ce fleuve et ces maisons de suie Ma vérité
Je m´ souviens qu´en soixante-neuf, quand ils ont marché Sur la lune, j´ai pas fermé l’œil. Quand je m´ suis couché J´ai lu justement qu´à Ceylan une nuit de pleine lune Les coquillages font un bruit dingue dans les lagunes On raconte que c´est le bruit que font les sirènes En faisant l´amour Et j´irai un jour
Oui, mais ma vie est ici
Pourtant c´est pas là que je suis né Mais c´est cette colline près des industries Ma vérité
Cent fois j´ai fait mes valises, elles sont là sous mes yeux Fatigué, j´en meurs D´aller voir ailleurs
Oui, mais ma vie est ici Ici où je ne suis même pas né Mais c´est ces gens et cette rue sous la pluie Ma vérité
Oui, mais ma vie est ici Et pourtant je n´y suis même pas né Mais c´est ce fleuve et ces maisons de suie Ma vérité