Y a des rêves qui sortent jamais d´la boîte à rêves, Un peu comme des cargos rouillés Qui restent en rade au bout d´un quai. J´ai rêvé de filer vers la croix du sud,
De croiser au large des Bermudes, Et repartir quand le vent se lève, Prendre l´ouragan dans ma voile Et voler des parfums de filles à l´escale. Pas l´temps, pas l´choix C´est tant pis pour moi...
...Et le soleil qui décline Voile d´un reflet carmin Tes yeux bleu marine Et mon blues marin.
Y a des phrases qu´on raye jamais de son ardoise. On a tous un vieux manuscrit D´un bouquin qu´on n´a pas écrit. J´ai rêvé de nuits d´opium avec Rimbaud, De trafic de rhum à Colombo, De jonques et de lagons turquoise.
J´étais pas Monfreid ni Cendrars, On n´a pas dû fréquenter les mêmes bars. Pas l´choix, pas l´temps Et fin du roman...
Et le soleil qui décline salue d´un sourire câlin Tes yeux bleu marine Et mon blues marin
Y a des horizons qui changent jamais de place. On est en bordée sur le port Et on oublie de monter à bord. J´ai rêvé sans doute un peu fort, un peu loin, Mais c´est le rêve qui nous tient, Besoin d´espoir, besoin d´espace. J´connaitrai jamais la légende Qui a donné le blues à la mer d´Irlande.
Y a l´temps qui joue, C´est tant pis pour nous.
Et le soleil qui décline Colore d´un peu de chagrin Tes yeux bleu-marine Et mon blues marin...
...Y a des rêves qui sortent jamais de la boîte à rêve.