Je rentre tard, c’est déjà jour Je traîne mes heures mortes Au souvenir de ces amours Qui frappent à ma porte Et reviennent inanimées
En d’étranges cohortes
Ô doux visages que j’ai tant aimés Passez en rang Frôlez errants De vos cheveux de neige Les souvenirs dans l’ombre de ma vie
Est-ce donc un requiem Chaque fois que l’on aime Ou bien alors votre évangile Comme décor trop fragile N’a pas su résister aux jours Aux nuits de ma bohème Envahies de ces mots d’amour Je t’aime, oui je t’aime Tous les moments inexplorés D’un poussiéreux poème
Ô doux visages que j’ai tant aimés Serrant vos mains, buvant vos yeux Je frôlais des étoiles J’étais plus grand qu’on roi Plus haut qu’un Dieu
Un sourire m’inonde Et je tenais le monde Dans mon délire je nous voyais Comme un navire déjà à quai
Alors que seul dans ces rues tristes Ou ma joie fût immense Ou tout aujourd’hui est sinistre Et rien ne recommence Je vais rentrer pour étouffer Ces cris dans le silence
Et dans le froid de ce matin de mai Ô doux visages que j’ai tant aimés