J´accuse les hommes, un par un et en groupe. J´accuse les hommes de cracher dans leur soupe, D´assassiner la poule aux œufs d´argent, De ne prévoir que le bout de leur temps. J´accuse les hommes de salir les torrents,
D´empoisonner le sable des enfants, De névroser l´âme des pauvres gens, De nécroser le fond des océans.
J´accuse les hommes de violer les étoiles Pour faire bander le Cap Canaveral, De se repaître de sexe et de sang Pour oublier qu´ils sont des impuissants. De rassembler les génies du néant, De pétroler l´aile des goélands, D´atomiser le peu d´air qu´ils respirent, De s´enfumer pour moins se voir mourir.
{J´accuse !}
J´accuse les hommes de crimes sans pardon Au nom d´un homme ou d´une religion. J´accuse les hommes de se croire sans limites
J´accuse les hommes d´être des hypocrites, Qui jouent les durs pour enfoncer du beurre Et s´agenouillent aussitôt qu´ils ont peur. J´accuse les hommes de se croire des surhommes Alors qu´ils sont bêtes à croquer la pomme.
J´accuse les hommes. Je veux qu´on les condamne Au maximum, qu´on arrache leur âme Et qu´on la jette aux rats et aux cochons Pour voir comment eux ils s´en serviront. J´accuse les hommes, en un mot comme en cent, J´accuse les hommes d´être bêtes et méchants, Bêtes à marcher au pas des régiments, De n´être pas des hommes tout simplement.