Dans les chansons d´avant-guerre, Celles de nos chanteurs des rues, Il fallait faire pleurer la France entière, Raconter des histoires vécues. Héros d´la classe ouvrière,
De Jean Jaurès à Duclos, La mode était aux sanglots populaires, Plus tristes encore que les journaux.
C´était toujours une pauvrette Qu´avait pas d´papa d´maman Qu´un bourgeois séduisait à la sauvette Et plaquait immanquablement. Elle se retrouvait fille-mère, Et comme de bien entendu, Pour échapper à sa triste misère, Elle allait se vendre à la rue.
C´étaient de longs mélodrames Qui finissaient crescendo, L´homme épuisé, le soir, battait sa femme Et buvait sa paye au bistrot.
Chansons révolutionnaires, Pavés d´la rue Damrémont, Le temps des c´rises sur un vieux limonaire, Sauver sa Patrie, sa Nation, Chansons des anniversaires, Un p´tit air d´accordéon, Pour faire guincher les Milou, les Prospère Dans un bougnat bois et charbon.
Toutes les chansons populaires, Celles de nos chanteurs des rues, S´en sont allées rejoindre, à leur manière, Les brumes, comme de bien entendu. Héros d´la classe ouvrière, De Jean Jaurès à Duclos, Qui chaviraient le cœur de ma grand-mère, Joinville n´est plus au bord de l´eau.