Titre : Je T´attendais Ainsi Qu´on Attend Les Navires
Je t´attendais ainsi qu´on attend les navires Dans les années de sécheresse, quand le blé Ne monte pas plus haut qu´une oreille dans l´herbe Qui écoute apeurée la grande voix du temps
Je t´attendais, et tous les quais, toutes les routes Ont retenti du pas brûlant qui s´en allait Vers toi que je portais déjà sur mes épaules Comme une douce pluie qui ne sèche jamais
Tu ne remuais encore que par quelques paupières, Quelques pattes d´oiseaux dans les vitres gelées Je ne voyais en toi que cette solitude Qui posait ses deux mains de feuilles sur mon cou
Et pourtant c´était toi, dans le clair de ma vie Ce grand tapage matinal qui m´éveillait Tous mes oiseaux, tous mes vaisseaux, tous mes pays Ces astres, ces milliers d´astres qui se levaient
Ah, que tu parlais bien quand toutes les fenêtres Pétillaient dans le soir, ainsi qu´un vin nouveau, Quand les portes s´ouvraient sur des villes légères Où nous allions tous deux, enlacés, par les rues
Tu venais de si loin derrière ton visage Que je ne savais plus à chaque battement Si mon cœur durerait jusqu´au temps de toi-même Où tu serais en moi, plus forte que mon sang
Tu venais de si loin derrière ton visage Que je ne savais plus à chaque battement Si mon cœur durerait jusqu´au temps de toi-même Où tu serais en moi, plus forte que mon sang
Je t´attendais, ainsi qu´on attend les navires Dans les années de sécheresse, quand le blé Ne monte pas plus haut qu´une oreille dans l´herbe Qui écoute apeurée la grande voix du temps Qui écoute apeurée la grande voix du temps