Dans Paris, il y a des appartements vides De longs couloirs qui mènent à des chambres sans lits Pas un jouet d´enfant traînant sur le tapis Aucune chaise, pas un cri
Le vent n´y vient jamais bousculer les fenêtres Le soleil n´entre pas par les rideaux de fer Pas même un chat qui dort, pas un parfum dans l´air Pas une mouche, pas un fruit
C´est quoi ce désert, c´est quoi ce décor, c´est quoi cette mort ? Chut ! C´est de l´argent qui dort
Dans Paris, il y a des jardins qu´on enferme Dans des grilles dorées s´ouvrant pour quelques-uns Pas de ballon perdu, pas de miettes de pain Aucun cartable, pas un chien
Et dans l´ombre bleutée des longues palissades
Des façades muettes aux yeux cadenassés Souvenirs en lambeaux, murailles défoncées Dernières traces, effacées
C´est quoi ce désert, c´est quoi ce décor, c´est quoi cette mort ? Chut ! C´est de l´argent qui dort
Il se dresse des tours, de grands silos de verre Des allées de bureaux peuplés d´écrans éteints Les hommes sont partis dans des clapiers lointains Ils se déplacent sous la terre
En silence, le cœur battant des capitales Se vide peu à peu, lentement écrasé Par des marchands de coffres-forts climatisés
La vie s´efface, méprisée
C´est quoi ce désert, c´est quoi ce décor, c´est quoi cette mort ? Qu´est-ce tu fous, Génie d´ la Bastille ? Attiré par tout c´ qui brille C´est quoi ce désert, c´est quoi ce décor, c´est quoi cette mort C´est quoi ce désert, c´est quoi ce décor, c´est quoi cette mort C´est quoi ce désert, c´est quoi ce décor ?