Elles se tenaient debout et les seins en avant Pour déballer leur cœur sans micro, sans manières À la braderie des larmes et des bons sentiments Elles avaient la santé, les chanteuses populaires
Elles s´appelaient Fréhel ou Berthe ou bien Damia Les championnes du mélo, les stars de la rengaine On reprenait en chœur autour d´un p´tit format Dans les noces et banquets, elles sont toujours les reines
Refaites-nous l´ coup du vieux Pataud Des goélands, du légionnaire Vos voix qui nous mènent en bateau C´est pas du râle de poitrinaire
On peut pas dire qu´ ça vient troubler Le ronron des boyaux d´ la tête Mais, ronronner pour ronronner, J´aime mieux les larmes que les paillettes
Connaissaient pas l´ créneau de la femme libérée Leur truc, c´était l´amour et les beaux militaires Ceux qui vous tiennent au chaud, les méchants, les frisés L´extase entre deux trains, l´étreinte entre deux guerres
Elles chantaient toute la gamme des vacheries du destin L´horoscope de la poisse, au creux d´ leurs mains offertes La misère du pauv´ monde si noire qu´on n´y peut rien Que s´ mettre à croire en Dieu ou se foutre par la f´nêtre
Refaites-nous l´ coup du vieux Pataud Des goélands, du légionnaire Vos voix qui nous mènent en bateau C´est pas du râle de poitrinaire
Aujourd´hui, ça n´a pas changé À part l´ tempo et la manière On s´y entend toujours pour verser L´ bromure dans la soupe populaire
Pourtant, z´étaient pas clean question moralité Les Joplin à papa, les rockeuses d´avant-guerre L´absinthe et la coco, ça les f´sait pas trembler Mais ça f´sait des javas à faire swinguer les pierres
Elles ont donné leurs tripes, elles ont brûlé leur voix Avec l´Hymne à l´amour en dernier héritage En prime, un bras d´honneur ou un signe de la croix Avant d´ partir chanter d´ l´aut´ côté des nuages
Refaites-nous l´ coup du vieux Pataud Des goélands, du légionnaire Vos voix qui nous mènent en bateau C´est pas du râle de poitrinaire
J´ voulais vous faire un compliment Puisqu´on dit qu´ vous êtes mes marraines Même si c´t´ idée m´ plaît pas vraiment Mesdames les chanteuses, je vous aime