Je suis revenu au Quartier Comme au temps de ma jeunesse Je crois que c´est peine perdue Car rien en moi ne revit plus De mes rêves et de mes désespoirs De ce que j´ai fait à dix-huit ans
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Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison Qui m´est une province et beaucoup davantage? Qui m´est une province et beaucoup davantage?
On démolit les pâtés de maisons On a changé le nom des rues Saint-Séverin est mis à nu La place Maubert est plus grande Et la rue Saint-Jacques s´élargit Je trouve cela beaucoup plus beau Neuf et antique à la fois
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Plus me plaît le séjour qu´ont bâti mes aïeux Que des palais romains le front audacieux Plus que le marbre dur me plaît l´ardoise fine Plus mon Loir gaulois que le Tibre latin Plus mon petit Liré que le mont Palatin
C´est pourquoi je ne regrette rien Et j´appelle les démolisseurs Foutez mon enfance par terre Ma famille et mes habitudes Mettez une gare à la place Ou laissez un terrain vague Qui dégage mes origines
Et plus que l´air marin, la douceur angevine
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