Titre : À travers les barreaux de l´escalier (ou "Dans l´escalier")
Ah, tenez ! Tenez ! Mesdames et messieurs Je vais vous chanter le dernier succès du jour La vraie chanson gauloise "À travers les barreaux d´ l´escalier" Approchez ! Approchez ! En avant, dix ronds, dix croques, dix pélots
En arrière ! En arrière les gosses ! Mouche-toi, toi ! Cochon ! Pas avec ta ch´mise ! Ah la la !
Ma fille, disait sa maman, Méfie-toi bien du grand Ferdinand Je sais que c’est un enjôleur Qu’il cherche à prendre ton p´tit cœur Oui maman, répondait l’enfant Dans l’escalier dès que je descends Crois-moi, je l’évite Je marche plus vite Mais Ferdinand sentait chaque jour, Pour cette enfant, grandir son amour
Il la guettait à son passage Sur le palier Ainsi qu’un fauve dans la cage
De l’escalier Cet homme était un vrai sauvage Qui, sans pitié, Voulut lui prendre son corsage À travers les barreaux d’ l’escalier, olé !
Paralysée par la frayeur Et n’osant pas crier sa douleur La pauvre petite, faiblement, Tout bas, ne put dire que "Maman !" Pendant ce temps le suborneur Sans pudeur gaspillait son honneur Cramponnant la rampe Elle eut une crampe Personne ne vint à son s´cours Les locataires dormaient comme des sourds
Il la guettait à son passage
Sur le palier Elle dut subir ses outrages Jusqu’au dernier -Je parle du dernier étage- Pour terminer Il lui fit perdre son courage À travers les barreaux d’ l’escalier, olé !
Depuis, bien des mois ont passé Le souvenir n’est pas effacé La pauvre voit que Ferdinand Était très sérieux sur le moment Sa mère devant son ampleur Un beau jour devina le malheur Elle voulut connaître Cette raison d’être La honte au cœur et le rouge au front Elle dut faire sa confession
Il me guettait à mon passage Sur le palier Dans ses yeux brillait le carnage J’allais crier Soudain, je fis un dérapage Morte à moitié J’ai rêvé qu’ j’ faisais un voyage Sur un des barreaux de l’escalier, olé !