Oui c´est moi, me voilà, je m´ramène, J´ai vu London, j´ai vu Turin, l´Autriche-Hongrie, Mais de Vienne il fallait que j´revienne, Car je n´peux pas, moi je vous l´dis, m´passer d´Paris.
Ce Paris qui pourtant vous chine tant et tant.
On dit que j´aime les aigrettes, Les plus belles toilettes, C´est vrai. On dit que j´ai la voix qui traîne, En chantant des rengaines, C´est vrai. Lorsque ça monte trop, Moi je m´arrête, Et d´ailleurs on n´est pas ici à l´opéra. On dit que j´ai l´nez en trompette, Mais j´s´rai pas Mistinguett Si j´étais pas comme ça.
Que c´est bon quand on vient d´Amsterdam, Et qu´on a vu pendant des mois des tas d´pays, Retrouver l´macadam de Paname,
Ses autobus, ses métros et ses taxis. Paris et ses boulevards avec tous ses bobards,
On dit que j´ai de grandes quenottes, Que je n´ai que trois notes, C´est vrai. On dit que j´aime jouer les arpètes, Les marchands de violettes, C´est vrai. Mais n´voulant pas chiper, Aux grandes coquettes, Leurs dames aux camélias, moi j´vends des bégonias. On dit, que j´ai de belles gambettes, Mais j´serais pas Mistinguett, Si j´étais pas comme ça.
On dit, quand je fais mes emplettes,
Que j´paie pas c´que j´achète, C´est vrai. On dit partout et l´on répète, Que j´lâche pas mes pépettes, C´est vrai. Si elle faisait comme moi pour sa galette, Marianne n´aurait pas un budget aussi bas. Si l´on mettait à la tête Des finances Mistinguett, On en serait pas là.