Le cran d’arrêt m’a arrêté Un jour devant un coutelier De la rue des enfants trouvés Et je me le suis acheté Pour le plaisir de l’regarder
Je l’aimais, c’était mon ami Je ne sortais jamais sans lui Souvent je le prenais en mains Le sentir me faisait du bien Comme si c’était un bon copain
Le soir je le faisais briller Je me mettais devant la glace Je le tournais de tous côtés Et des éclairs le parcouraient Puis sur le vide, je le piquais
Quand je marchais au long des rues Je le tenais contre ma cuisse Je l’aimais, c’était mon complice Et quand un passant me croisait Je souriais, je souriais
Sur le manche il y avait un cœur Avec du rouge comme du sang Avec du rouge et puis une fleur C’était joli sur le fond blanc Avec lui, je n’avais plus peur
C’est pourquoi j’suis allé danser C’est pourquoi je l’ai invitée C’est pourquoi quand elle a refusée Quand son compagnon s’est levé C’est pourquoi tout est arrivé
Le cran d’arrêt l’a pénétré Je l’ai senti en lui vibrer Le gars avait l’air de songer Il a mis ses mains sur son ventre Comme pour s’empêcher d’rigoler
Comme on fuit dans les cauchemars Je me suis enfui dans la nuit Comme un assassin qui s’enfuit Et qu’alentours de lui se glissent Les grosses mains de la police
Et voilà ma vie arrêtée Parce que, chez un coutelier J’ai acheté un cran d’arrêt Peut-être à cause de ma peur Peut-être à cause de la fleur