C´est un songe, un rêve d´enfant Rose et moiré, violet et blanc C´est Carmen, la petite Lise Les baisers volés à l´église C´est les nuits d´hiver aux mains blanches
Sur les toits, la lune qui marche Le rire des invisibles anges Les folles buttes où l´on embrasse La femme, la femme C´est l´aube, c´est la source argentine Un doigt de fée qui aux mâtines Aussi doux que la confiture Dissipe nos peurs enfantines C´est la mer, les toiles d´araignée Pièges le soir où l´on s´endort Au creux des tendres oreillers De leurs corps, prisons carnivores
C´est la voleuse, l´oiseau de miel Qui se moque si on lui fait signe Neigeuse comme le cou des cygnes Sur le lac des pensées vénielles C´est maman, c´est la déchirure
La bonne louve douce et dure Le printemps qui rit sur des branches L´appel de diamant des nuits blanches La femme, la femme C´est le feu, la flamme, l´eau-de-vie Le point du jour quand sonne l´heure Où l´amour rit, où l´amour pleure Où l´on a faim d´amours jolies C´est l´enfance toujours retrouvée Ombre qui ne veut pas mourir Qui sous le pont de nos soupirs Cherche en vain dans les bals masqués
C´est le ciel, c´est les beaux nuages Qui, à ma fenêtre, s´envolent Du Pacifique au Saint-Laurent Tirant leurs chevelures folles C´est le passé avec ses mortes
Qui de l´Europe aux Amériques Cogne à mon coeur, cogne à ma porte A chaque hôtel où vent me porte La femme, la femme...