Le bateau des beaux jours emporte ma jeunesse Où à tête folle, éperdu, me suis perdu en vain Ombre parmi les ombres emmêlant leur destin J´ai cherché une main, ta main, où ma main se confonde
Toutes voiles gonflées De mes rêves morts-nés Mon beau bateau s´en va là-bas Sans espoir de retour Vers mes faux Hawaï il fuit, En emportant mon cœur, ma vie En emportant les fleurs fanés De mes amours desséchées
Le bateau des beaux jours emporte ma jeunesse Et, vieil enfant rêveur, du quai je regarde voguer Toutes voiles gonflées glisser vers l´ailleurs Trop certain où le soleil s´éteint et où le monde meurt
À mes yeux déchirés reviennent
Le parfum des aurores anciennes Et le goût de rosée des soleils disparus Et les mouettes mouvantes Comme des mouchoirs blêmes Dessinent sur le ciel des adieux suspendus
Adieu parfum d´amour, adieu parfum d´aurore Adieu goût de rosée des baisers où j´ai cru au bonheur Mais jamais le temps ni les amours reviennent Adieu le beau bateau de mes jours disparus