Sur un piano systématiquement faux Un légionnaire énigmatiquement beau Jouait, jouait pour oublier ses tourments La toccata qu´il aimait tant
Une danseuse exceptionnellement belle Avec des hanches sensationnellement telles Qu´on aurait dit un souple tanagra Dansait, dansait au son de la toccata
Le simoun hurlait sur les dunes qui croulaient Le sable caracolait et sur les galets roulait Sur les palmiers qui penchaient pleure-t´on ? Qui se desséchait ? Le sirocco se fâchait et faisait des ricochets
Le soleil dardait ses rayons sur les douars Des moustiques cavalcadaient fous comme des farfadets Des chameliers qui passaient, leurs cheveux se hérissaient Car devant eux se dressaient des mirages et qui plus est
Des os qui prouvaient que lorsque l´on ne pouvait Plus marcher si l´on avait mal aux pieds, on en crevait ! Car le sable faisait des tombes à ceux qui décédaient Dans ce curieux bled où dès le matin on entendait
Sur son piano systématiquement faux Le légionnaire énigmatiquement beau Jouait, jouait pour oublier ses tourments La toccata qu´il aimait tant
Et la danseuse exceptionnellement belle Avec des hanches sensationnellement telles Qu´on aurait dit un souple tanagra Danser, danser sous le ciel du Sahara
Ah ! Sahara, Sahara, Sahara Tant que les mousmés et les légionnaires Oh ! Sahara, Sahara, Sahara Pourront faire des fugues et des toccatas