À Saint-Germain-des-Prés Par le printemps je gueuse Je vais offrant au vent Mon âme galvaudeuse À Saint-Germain-des-Prés
Où ma jeunesse morte Parmi cette jeunesse Cherche en vain une porte
À Saint-Germain-des-Prés Vont les filles en fleur Mêlées aux jeunes gars En bouquets de sourires Et moi, tout chaviré Par leurs voix et leurs rires Regarde conjuguer Au présent le bonheur
À Saint-Germain-des-Prés Traîne un peu de mon cœur Comme une feuille morte Et j´ai froid et j´ai peur À Saint-Germain-des-Prés
Où tous mes vieux printemps Font plus noirs les hivers De l´horrible présent
À Saint-Germain-des-Prés Ma jeunesse ombre morte Ma jeunesse s´est enfuie Mon étoile mal se porte À Saint-Germain-des-Prés Où de moi je me moque Quand le diable m´emporte Vers des amours de porches
Je traîne sous les arbres Aux oreilles de neige Cherchant de la froidure Pour y brûler ma fièvre À Saint-Germain-des-Prés
Que le printemps parsème De fleurs, de serments, de baisers De "Je t´aime"
À Saint-Germain-des-Prés Mes amours elles sont mortes Et mes lèvres muettes S´accrochent à leurs lèvres Et volent leurs baisers Comme un mendiant du pain Tandis qu´en moi se meurent Les feux de ma jeunesse