Y avait un général barbu Qui voulait faire la guerre-éclair Avec un seul soldat bossu Qui voulait pas la faire c´te guerre Le général était monté
Sur un cheval borgne et boiteux Au soldat on avait donné Un vélo sans selle et sans pneus
Traînant d´une main sa bicyclette Les flancs battus par sa musette Le soldat et le général en tête Partirent en expédition Pour occuper les positions Ils ont marché à l´aveuglette Le général sur sa monture Et le soldat sur ses chaussures
Le général avait un plan C´était d´attaquer à minuit L´ soldat en avait un aussi C´était de tout laisser en plan Le général avait de la tactique
Le soldat avait de la colique Deux maladies contradictoires Qui risquaient de fausser la victoire
Au p´tit matin, d´une voix claire Le général dit "En avant !" Le soldat fit juste le contraire Et avança en reculant Ça bouleversait les lois de la guerre Le général n´était pas content Y s´ trouvait tout seul à l´avant Et l´ soldat bien loin à l´arrière Ça ne se passe jamais comme ça, non !
Pour sauver une situation Qui pouvait devenir précaire Le général ne fit qu´un bond Et reprit sa place à l´arrière
À peine venait-il d´arriver Qu´ le soldat s´était redébiné À c´te cadence ils pouvaient faire En se poursuivant le tour de la Terre
Pourtant un matin, par derrière Ils surprirent tous leurs adversaires Qui les attendant de l´autre côté Furent obligés de capituler Leur victoire fut sensationnelle Et leur butin exceptionnel Un bureau de poste, une petite gare Une teinturerie et le chef de gare
Et des milliers de prisonniers Comme y pouvaient pas les emmener Les prisonniers les ont gardés Pendant vingt ans y sont restés
Et puis un beau jour, bien vieillis Tous deux sont r´tournés au pays Et c´est comme ça que l´on apprit Qu´ la guerre était déjà finie