Elle se jetait dans la danse parce qu´on lui parlait plus, rien qu´une indifférence absolue.
Elle se jetait dans la danse, pour plus voir le papier à fleurs rance du couloir.
Elle se jetait dans la danse pour oublier l´regard des copains qui avancent sans y voir.
Elle se jetait dans la danse pour changer de couleur d´existence, pour rêver.
Elle disait : "Faut qu´tu m´emmènes, faut qu´tu changes l´air de mon bocal, j´y vois plus très clair.
ça m´fait couler les yeux la poussière.".
Elle disait : "Faut qu´tu leur dises que j´vais m´envoler, un jour ou l´autre, je n´vais plus rentrer, j´vais tout quitter pour suivre un cinglé comme toi".
Elle se jetait contre moi, comme si j´étais l´Bon Dieu, comme si j´pouvais comme ça peindre en bleu les nuages de sa vie, les trous noirs. Elle disait qu´la musique, c´est l´espoir.
Elle disait :
"Faut qu´tu m´emmènes, j´voudrais voir la mer peinte pour de vrai, ailleurs qu´à l´envers des photos truquées pour globes-trotter.".
Elle disait : "J´vais mal finir un jour de déprime, j´vais tirer d´toutes mes forces sur le fil pour voir de près l´plongeon dans l´abîme.".
Elle disait : "Faut qu´tu m´emmènes, faut qu´tu changes l´air de mon bocal, j´y vois plus très clair. ça m´fait couler les yeux la poussière.".
Elle disait : "Faut qu´tu leur dises que j´vais m´envoler, un jour ou l´autre, je n´vais plus rentrer, j´vais tout quitter pour suivre un cinglé.".