Tous les matins, penché sur ton bureau Tu prends l´avion, le train ou le bateau Vienne ou Pékin, tu rejoins tes héros Au bout de ton stylo
Roman, voyage, tu t´enfuis sur la page Autour du monde et moi je reste en cage Roman, mystère, la victime a souffert Pas autant que mes nerfs
Écrire, écrire, tu me tournes le dos Tu plonges dans tes bouquins Comme un dauphin dans l´eau Écrire, écrire, je te sers un porto Tu ne vois pas ma main, tu quittes Santiago Près de moi, tu es loin J´envie tous les matins Les femmes de marins
Tous les matins tu te lèves à sept heures Vite, un café, déjà la tête ailleurs Tu prends un bain de minuit à Honfleur Près d´une jeune fille en fleur
Roman d´amour où tu passes tes jours Je n´y suis pas même si mes bras t´entourent Roman bonheur qui te remplit le cœur Le mien attend des heures
Écrire, écrire, tu me tournes le dos Tu plonges dans tes bouquins Comme un dauphin dans l´eau Écrire, écrire, je veux te dire un mot Mais tu n´entends plus rien au fin fond du Congo Près de moi, tu es loin J´envie tous les matins Les femmes de marins
Demain matin, je m´en irai très tôt Prendre l´avion, le train ou le bateau Vienne ou Pékin, je rejoins tes héros Je t´enverrai un mot
Écrire, écrire sous un ciel indigo Une carte postale et se tremper dans l´eau Écrire, écrire et se cuivrer le dos Je t´assure, on est bien, tu devrais faire un saut Oublie ta plume et viens Je n´ai pas la vertu des femmes de marins