Depuis quelque temps des bruits courent Des signes apparaissent Dans les faubourgs de Gomorrhe On ressent l´angoisse Dans les palais de Sodome
Les escaliers glissent Les murs suintent des limaces Et l´air sent la pisse.
Bientôt Sodome et Gomorrhe S´écrouleront dans le feu Dans le fatras dans l´ordure Fuyons, tant que fuir se peut.
On s´enfuit par un dédale De tunnels gluants Des milliers de rats détalent Sous nos pas tremblants L´un de nous glisse et s´étale Dans un trou béant Et tous les autres s´affolent Vers l´évacuation.
Fuyons Sodome et Gomorrhe Leurs futiles dépravations Avant que l´horreur s´écroule Et qu´on reste pris dedans.
Voilà Sodome et Gomorrhe Au moment de l´éruption Où tout s´écrase et dégueule On reste deux compagnons.
On a marché comme des bêtes Et mangé des rats Poursuivis par la tempête On s´est cachés là Une concession à perpète Un tombeau de roi On s´est cachés, bien tranquilles Et soudain voilà
L´œil de Sodome et Gomorrhe Est dans la tombe avec moi L´œil de Sodome et Gomorrhe Qui me regarde tout bas.