Dix heures pétantes, j´suis debout, j´prends ma douche, mon café, la veille, j´étais rré-bou J´suis grave en retard, là, j´ai des rendez-vous, midi, mon équipe va ouvrir le four
J´m´arrête au feu rouge, j´croise un mec de ma zone qui m´a jamais aimé J´lui rends bien la pareille, en même temps, qui pourrait bien aimer un fils de pute pareil ? À part la salope qui l´a fait apparaître, il a pas d´parole, à la cité, tout le monde sait qui c´est On l´a pas attendu pour tous s´équiper, donne-lui pas ta zipette, il va s´éclipser Et à chaque fois qu´j´le croise, il est plein d´CC donc il fait ses blagues de merde pour me rabaisser Sûrement pensant qu´un jour, il pourrait m´blesser, rien qu´il parle mal de moi, paraît complexé J´suis paro, j´ai envie d´l´agresser, d´l´angoisser mais mon frérot me dit d´le laisser Pourquoi ? C´est parce que c´est l´cousin d´un mec avec qui j´bossais
Avec lui, c´est vrai qu´on a grave encaissé donc j´ai laissé passer mais à chaque fois qu´j´le vois, il m´fait l´ancien Il m´parle de son calibre avec silencieux, il est plein d´ces-vi comme l´épicier du coin Il crée des tensions parce qu´il est prétentieux, j´lui serre à peine la main, il m´parle comme un shlag J´le remets à sa place, il a oublié qu´on lui achetait sa glace, il oublie qu´il parle avec un lion d´l´Atlas Pas longtemps après, j´ai reçu deux-trois boîtes, il vient m´voir à jeun, gros, ça paraît bizarre Apparemment, c´est son cousin qui l´envoie pour qu´on lui pousse des mes-ar et des ffaires-a On dit qu´t´es mignon quand t´es gentil lion, tu dois être mauvais lion quand tu rentres le million
J´ai pas confiance en lui, mauvais d´puis embryon, j´lui donne pas une cassette, pas un échantillon Donc il est contrarié, commence à mal parler, veut montrer sa folie "Zehma vous faites les mafieux depuis qu´vous faites du papier, vous êtes ramollis", il est en roue libre, il montre son brolique C´est là qu´j´ai compris qu´les armes et les trons-li, c´était juste un prétexte pour nous faire le Tony J´lui dis qu´il ferait mieux d´aller niquer sa mère avant qu´on vienne un jour le chercher dans son lit
- Zehma, t´es dev´nu un mafieux, toi ? - Quel mafieux, toi - C´est comme ça ?
- Bien sûr qu´c´est comme ça, vas-y, kaoud de là, là, arrache ta gueule de là - Y a rien pour moi ? - Bien sûr, y a rien pour toi ici - Y a rien pour moi, t´es sûr ? - Y a rien pour toi - Y a rien pour moi ? - Rien
Dix heures pétantes, j´me réveille, j´prends mon ´phone, une garrot dans l´paquet Celle à l´envers qui porte bonheur, à c´qu´il paraît, elle f´rait bien d´y arriver, à c´t´heure-ci, c´est la zone Les yeux rouges vifs comme Murcielago, celle du pote à Houcine qui d´vait m´pousser un plot, qui m´a poussé walou
Il m´regarde comme si j´mangeais mes hnouna mais frérot, j´suis un homme Et pas n´importe lequel, c´lui qu´ses parents r´gardaient pas parce qu´il y a d´autres problèmes Qui cherche l´amour dans les Ibis, les Novotel, qui l´a trouvé qu´dans les bêtises, les grands cocktails Il commence à m´pomper l´air, l´ancien d´l´époque Pompelup Wesh, il veut qu´on s´énerve ? La goutte au front comme quand l´frérot trop bourré accélère La vie, c´est dangereux comme un mec qu´a rien à perdre ou rien à gagner du tout Déjà qu´j´suis à peine sorti du trou, il veut m´pousser d´dans Dehors, ça m´regarde comme si j´sortais du zoo, j´en ai rien à foutre J´vais serrer, j´vais lui montrer à qui la faute, j´suis pas sa pute, j´vais montrer c´est qui les fous
J´monte l´escalier, décidé à tirer un trait, j´vais dessiner ma folie, j´y r´penserai qu´après
Matinée blanche de janvier, j´marche en matant les traces d´mes TN sur l´sentier J´pensais qu´la violence, ça résoudrait mes soucis, ça arrêterait mes problèmes, ça calmerait mes nerfs Mais dès qu´j´entends un bruit, j´accélère, l´shit m´avait d´jà rendu parano, ça, c´est vrai T´as même pas eu l´temps d´rappeler ton grand-père, ta mère, en un cri, les lumières, elles s´allument, elles s´éteignent