Désireux de tenir l´été dans ma demeure je tue un lièvre gras et l´emporte au cellier. Le goût de la saison s´y cache tout entier avec l´odeur de l´herbe et ses voix les meilleures.
Sans doute, ce trésor sera bientôt pillé et comme des raisins les mouches violentes naîtront dans sa fourrure aujourd´hui rayonnante. - Mais c´est une leçon qu´on ne peut oublier.
Car, mon ami, si tu implores les poètes, ils vont te révéler de dangereuses fêtes : puisant dans leur mémoire une vive beauté,
ils composent des vers où brille la souffrance et montrent, orgueilleux de leur grande opulence, quelque poème lourd comme un lièvre tué.