S´il avait su quelle âme il a blessée, Larmes du cœur, s´il avait pu vous voir, Ah ! si ce coeur, trop plein de sa pensée, De l´exprimer eût gardé le pouvoir, Changer ainsi n´eût pas été possible ;
Fier de nourrir l´espoir qu´il a déçu : À tant d´amour, il eût été sensible, S´il avait su.
S´il avait su tout ce qu´on peut attendre D´une âme simple, ardente et sans détour, Il eût voulu la mienne pour l´entendre, Comme il l´inspire, il eût connu l´amour. Mes yeux baissés recelaient cette flamme ; Dans leur pudeur n´a-t-il rien aperçu ? Un tel secret valait toute son âme, S´il l´avait su. S´il l´avait su.
Si j´avais su, moi-même, à quel empire On s´abandonne en regardant ses yeux, Sans le chercher comme l´air qu´on respire, J´aurais porté mes jours sous d´autres cieux.
Il est trop tard pour renouer ma vie, Ma vie était un doux espoir déçu. Diras-tu pas, toi qui me l´as ravie, Si j´avais su ! Si j´avais su !