Admirez mon costume, Cent pour cent goudron plume. J´ l´ai gagné au poker, Fait banco sur une paire. Ils s´excitent sur le quai, ouf !
On a mis l´ moteur. Mes tailleurs sont moins riches Et moi j´ me tire ailleurs.
Même si j´ suis clandestin Sur c´ bateau qui va trop loin, Même si l´hôtesse est belle, Si j´ai pas d´ ticket pour elle. Via New York, j´ me fais la belle.
- Regarde devant toi, Me dit Miss Liberty en me montrant du doigt. - Regarde devant toi. Leurs fusils sur le quai m´ laissaient pas vraiment l´ choix.
Deux, trois siècles avant moi, Ces pionniers dev´nus rois
Débarquèrent goudronnés Et plumés plus que moi. Derrière un bloc, je croise Mon premier milliardaire. Paraît qu´ t´as une ardoise Qui date de mon grand-père.
Même si un trou d´ mémoire L´empêche d´aimer mon histoire, Même s´il la trouve bizarre, J´ l´ai un peu aidé à m´ croire. J´ lui ai emprunté quelques dollars.
- Regarde devant toi, Me dit Miss Liberty en me montrant du doigt. - Regarde devant toi. Oui merci mais tu vois, une fois d´ plus, j´ai pas l´ choix.
Même si le juge se marre, J´ me r´trouve entre deux taulards. Même si l´ bateau repart, C´ coup-ci j´ suis plus clandestin. Dix flics me montrent le chemin.
- Regarde devant toi, Me dit Miss Liberty en me montrant le large. - Regarde devant toi. Oui merci mais tu vois, j´ai des gardiens à charge.
- Regarde devant toi, Pourquoi même les statues veulent me montrer du doigt ? - Regarde devant toi. Arrêtez d´ me dire ça. Miss Liberty, tais-toi !
- Regarde devant toi, Avant de traverser l´Océan comme un barge. - Regarde devant toi, Me dit Miss Liberty en me montrant le large. - Regarde devant toi. Miss Liberty, tais-toi. J´ peux pas rentrer chez moi - Regarde devant toi. Le goudron ou les plumes, ce s´ra ça mon seul choix.