Par la fenêtre du train Qui me ramène chez moi Je vois passer des indiens Ça sent le banania La fête à la guirlande
Sous le préau de l´école Et le petit goût d´amande A la pelle du pot de colle Les doigts dans l´encrier La plume Sergent Major Et le protège-cahier Qui cache un bouton d´or La gomme bleue d´un côté Pour effacer très fort Et rose de l´autre côté Pour effacer moins fort
Je reviens
Le tout premier lacet Attaché par grand-mère Assis avec les pieds Qui touchent même pas par terre
Les genoux écorchés Et le mercurochrome Faut surtout pas pleurer Sinon t´es pas un homme
Sur un fil des chemises Qui sèchent en plein soleil Une paire de cerise A cheval sur l´oreille Les festins de bonbons Et de choux à la crème Le sirop qu´est pas bon Mais qu´il faut boire quand même
Je reviens
Les parties de cache-cache De la cave au grenier
La glace à la pistache Qui coule sur le cornet La musique d´une fanfare Le 14 Juillet La bulle du malabar Qui éclate sur mon nez Un bateau dans les villes Fait en bois d´allumette Les livres à colorier Les manèges de la fête Les aiguilles du sapin Sur les cadeaux de Noël Et les roues d´un petit train Tiré par une ficelle
Qui revient
Un mariage de campagne
La mariée et sa traîne Du mousseux, pas de champagne Les bouchées à la reine Et deux petits coeurs gravés Sur la margelle du puits C´est promis, c´est juré On se mariera aussi
Les ricochets dans l´eau Et la cabane en planches Le dessin d´un oiseau Les habits du dimanche Une caresse, un baiser Une odeur de maman Une assiette de purée Avec le petit volcan
Je reviens
C´est mon enfance à moi Et c´est chacun la sienne Y´a surement un bout de toi Qui ressemble à la mienne C´est chacun son chemin En tout cas c´est ce que je vois Par la fenêtre du train Qui me ramène chez moi Chez moi Chez moi Je reviens